LET'S SWITCH AGAIN

This exhibition evolves around a video that was shot in 2005 in Santa Fe (Camino San Acacio), then set up in the beginning of year 2013. It is based on our last shots of televisions being switched off, shots which were unused until then.

As of 2001, these screen captures would then take part in our travelling ritual across South-western America. From town to town, from one motel to another, we put every room in complete darkness, we unfolded the ironing table and put the camera on the ice bucket that we would stabilise with a matchbox supplied by the motel. Lying on the bed, we successively turned on and off the television for uninterrupted one-hour sessions. At this point, every television revealed its own character, in which the luminous mark depends as much on the last image as on the quality of the receptor. Before complete blackness, the light decomposed itself into primary colours, the colours of the RVB colour mixing. Then intervened the «·derushing·» of the videos, before the selection of certain images and their analysis in order to create big paintings.

With the Switch series, we focused on that fugitive moment in which the image is layered into the light, compressed until it becomes one luminous spot. At that particular moment persists a memory of the image, an afterglow.

In Switch Again/San Acacio 2005-2013, the focusing device is a little different as we borrowed a tripod and a camera from one of our friends. We filmed by day. As we were unable to obtain complete darkness, for the first time our own image was reflected on screen. This reflexion reminded us of our series of self portraits (Les Extravagants, 1997). The presence of our friend Nic made us unveil to him what we were doing, which explains the origin of the soundtrack.

We have selected, shortened and put this basic material back together to create seventeen sequences of Switch, each one played twelve times, all summing up to a six minute and seventeen seconds loop video.

 

Translated from the French by Alexandra Berry

 

 

 

LET'S SWITCH AGAIN

L'exposition s’articule autour d'une vidéo tournée en 2005 à Santa Fe (camino San Acacio), puis montée au début de l’année 2013. Il s’agit de nos dernières captures de fermetures d’écran de télévision demeurées jusque là inutilisées.

À partir de 2001, ces captures devaient faire partie de notre rituel de voyage dans le Sud-ouest américain. De ville en ville, d’un motel l’autre, de chambre en chambre, nous faisions l’obscurité, nous dépliions la table à repasser et posions la caméra sur le seau à glace que nous calions avec la boîte d’allumettes de l’hôtel. Allongés sur le lit, successivement, nous allumions et éteignions la télévision de manière ininterrompue par séances d’une heure. Ici, chaque poste de télévision révèle sa personnalité propre, où la trace lumineuse dépend tant de la dernière image que de la qualité du récepteur. Avant le noir total, la lumière se décompose en couleurs primaires, celles du mélange additif RVB. Intervient ensuite le «·dérushage·» des vidéos, puis la sélection des images et leur analyse, afin d’en réaliser de grandes peintures.

Avec la série des Switch, nous nous sommes intéressés à cet instant fugitif où l’image s’abyme dans la lumière, se comprime jusqu’à devenir un point lumineux. À ce moment particulier persiste une mémoire de l’image, une rémanence.

Dans Switch Again/San Acacio 2005-2013, le dispositif de prise de vue est un peu différent puisque nous avons emprunté un trépied et une caméra vidéo à l’un de nos amis. Nous avons filmé de jour. Etant dans l’incapacité d’obtenir une obscurité totale, pour la première fois notre image se reflète sur l’écran. Cette réflexion nous renvoie à notre série des autoportraits (Les Extravagants, 1997). La présence de notre ami Nic, nous oblige à lui expliquer ce que nous sommes en train de faire, d’où l’existence de la bande son.

Nous avons sélectionné, raccourci et remonté ce matériau de base en dix sept séquences de Switch, jouées chacune douze fois, soit au final une vidéo de 6 minutes 17 secondes montées en boucle.

 

J+C 2013

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